Henriette Théodora Markovitch, nait à Paris mais elle est élevée en Argentine, où son père, un architecte d’origine croate qui s’était établi en France, a obtenu la réalisation de plusieurs commandes.
De retour à Paris, en 1926, la jeune femme, qui se destine à la peinture, s’inscrit dans l’atelier d’André Lhote à Montparnasse.
Sur les conseils de son ami le critique d’art Marcel Zahar, elle s’inscrit aussi à l’Ecole de Photographie de la ville de Paris. C’est dans ce domaine qu’elle se fera connaitre, utilisant la photographie dans ses recherches plastiques, au coeur du mouvement surréaliste.
Le nom de Dora Maar est inextricablement lié à celui du plus célèbre peintre du XXème siècle. Pour avoir été pendant près de dix ans sa muse, son amante, elle est à jamais dans l’imaginaire collectif « la femme qui pleure », qu’a maintes fois peint Picasso.
Dora Maar est également dans l’ombre d’un autre mythe : Man Ray, dont elle a quelques temps été l’assistante. Pourtant, après avoir partagé un studio avec Pierre Kefer entre 1930 et 1934, elle a pu fonder son propre atelier de photographie, 29 rue Astorg.
Réalisant de la photographie publicitaire et des nus pour des magazines de charme, dans son atelier, elle s’adonne aussi à des recherches formelles et expérimentales, à la pratique d’une photographie artistique où elle se révèle particulièrement douée et audacieuse. Sous le pseudonyme de Dora Maar, elle compose ainsi d’étranges photomontages, tantôt érotique, tantôt poétiques, oniriques et dérangeants, des oeuvres à la sensualité latente qui font d'elle l’une des meilleures ambassadrices du mouvement surréaliste.
Engagée dans un groupe d’activistes d’extrême-gauche, elle y rencontre l’écrivain Georges Bataille, dont elle reste un temps la maîtresse et signe à ses côtés le manifeste de Contre-Attaque, un tract politique proclamant l’union de lutte des intellectuels révolutionnaires autour de Bataille et Breton, en octobre 1935.
C’est alors qu’elle s’apprête à rencontrer Picasso. Attablée au café des Deux Magots, Paul Éluard la dépeint, dangereusement passionnée, qui s’amuse à planter un canif sur la table entre ses doigts lorsque le Minotaure la voit. S’ensuivent des années de passion orageuse.
Dora Maar documente par ses photographies le travail du peintre attelé à la grande machine de Guernica en 1937 et ces travaux montrant les états successifs de l’oeuvre servent à l’avancement de la peinture.
Tous deux expérimentent aussi avec curiosité mille et une facettes formelles de la photographie : gravure sur pellicule, photogrammes, « clichés-verre »…
Encouragée par Picasso, Dora Maar retourne aussi à la peinture, explorant la veine cubiste, subissant inévitablement l’influence du maître.
La séparation avec Picasso est une brutale secousse dont Dora Maar semblera ne jamais se remettre. Elle sera même un temps internée.
Elle continue pourtant à peindre, des paysages, des évocations qui rencontrent l’abstraction et un certain mysticisme dans lequel elle a fini par se réfugier.
Elle décide de partager son temps entre Paris et Ménerbes où elle finit par vivre pauvrement et recluse. Marcel Fleiss, qui la rencontre vers la fin de sa vie, décrit son appartement parisien comme « l’antre d’une clocharde ». Elle s’est volontairement coupée de tous ses amis, affiche ouvertement des idées antisémites et homophobes.
C’est une femme seule qui quitte ce monde à la fin des années 1990, avec ses contradictions, les coups d’éclat de la jeunesse et la part d’ombre de cette vieille femme, celle sur qui l’amante délaissée, inconsolable, a posé son fardeau. Elle est inhumée au cimetière communal de Clamart où cinq personnes seulement suivent le cortège.
Son oeuvre peint est quasiment resté inconnu, jusqu’à une vente aux enchères posthume organisée en 1999, qui a permis de découvrir l’étendue de ses recherches plastiques, qui n’avaient jamais quitté son atelier.
En 2019, le Centre Pompidou, qui possède un ensemble important de sa production photographique, lui consacre une grande rétrospective, dévoilant ainsi au grand public ses multiples talents.
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dora maar
seule au bord de la terre
Giulia Pentcheff
Année de parution | 2022 |
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Nombre de pages | 144 |
Format | 21 x 21 cm |
ISBN | 9791094462119 |