Achille
LAUGE

Achille Laugé entreprend une formation classique aux Beaux-Arts de Toulouse, de 1876 à 1881, c’est à cette occasion qu’il rencontre le sculpteur Antoine Bourdelle et les peintres Henri Martin et Henri Marre, puis il entre à l’École supérieure des Beaux-Arts de Paris. Cet enseignement lui permet de devenir successivement l’élève d’Alexandre Cabanel et de Jean-Paul Laurens jusqu’en 1886 et de rencontrer Aristide Maillol. Il décide de rester à Paris avec son ami Antoine Bourdelle et c’est pendant cette difficile vie parisienne que Laugé subira l’influence de Signac, Pissarro et surtout celle de Georges Seurat, car c’est avec lui qu’il découvre le divisionnisme.

Il quitte Paris pour rentrer chez sa famille dans la région de Carcassonne où il décide de ne pas mettre en application les enseignements qu’il a reçu et applique plutôt la manière divisionniste et pointilliste qu’il a tant aimée chez les artistes qu’il a pu admirer à Paris. 
En 1894, il expose dans le cadre du Salon des Indépendants aux cotés de tous les artistes de la modernité tels que Louis Anquetin, Pierre Bonnard, Maurice Denis, Maxime Maufra, Paul Sérusier ou Édouard Vuillard. Achille Laugé bénéficie du soutien de certains amis collectionneurs tel qu’Achille Astre, proche des critiques d’art ou encore Maurice Fabre qui fut l’un des premiers à le collectionner. Il se rapproche aussi des galeries et des marchands parisiens notamment rue Laffite, chez Bernheim et Georges Petit.

En 1905, après avoir essuyé des refus aux Salons et des phases de recherches picturales parfois infructueuses, il décide de se défaire de la technique qu’il a utilisée et améliorée pendant vingt ans. Il libère sa peinture, ses couleurs sont plus vives, sa touche plus large et ses compositions moins strictes. Néanmoins, il n’abandonne pas pour autant la pratique de la peinture en plein air, qu’il entretient en se rendant régulièrement à Collioure avec son ami Henri Martin. 

Il se retire à Toulouse au début des années 1940, il perdra sa femme deux ans plus tard avant lui aussi de disparaitre en 1944. Achille Laugé restera comme un artiste inclassable, jouant avec les couleurs, tantôt en les juxtaposant, tantôt en les combinant de manière savante, dans des compositions souvent très ordonnées. Il saura malgré tout adapter son style pour tenter de conjurer sa mauvaise fortune critique, l’amenant vers de nouveaux paysages picturaux.