Deval en son domaine : une exposition hors les murs au Domaine d'Orvès à La Valette du Var

Deval en son domaine : une exposition hors les murs au Domaine d'Orvès à La Valette du Var
Le Domaine d’Orvès
Du 8 au 11 mai 2025, la Galerie Alexis Pentcheff, qui reçoit habituellement les collectionneurs dans une maison de maître surplombant la mer dans la calanque marseillaise de Malmousque, se déplace aux portes de Toulon, dans un lieu poétique qui fut la demeure et l’atelier du peintre Pierre Deval (1897-1993). Bien plus encore, ce lieu fut son ancrage, son inspiration profonde. Le temps d’un week-end prolongé, la fille de l’artiste, ses petits-enfants, ont généreusement accepté d’ouvrir aux amateurs non seulement les portes du Jardin Remarquable du Domaine d’Orvès, mais encore celles de la maison - atelier où Pierre Deval passa la majeure partie de sa vie. Avec respect et émotion, nous vous donnons les clés de cette maison, de cet atelier d’artiste que le temps a oublié et que nous redécouvrons, amateurs nostalgiques et conquis.
À travers la grille de fer forgé, apercevoir les marches moussues de l’escalier qui mène à la bastide du Domaine d’Orvès est déjà une riche promesse pour les rêveurs.
Bordée de bassins chantants, la montée vers l’atelier du peintre Pierre Deval est un émerveillement. Au murmure de l’eau, les oiseaux se joignent et même les grenouilles qui vivent, placides, dans les bassins de pierre.
On dirait le Sud et comme la chanson le pressentait, là où le temps dure longtemps, la guerre a pourtant réussi à trouver son chemin. S’il n’y paraît rien aujourd’hui, c’est parce qu’à force de travail et d’obstination, la famille Deval est parvenue à reconstruire tout ce qui, du temps de l’occupation, avait souffert de l’intranquillité des hommes.
Alors habité par les officiers allemands, il aura fallu de peu pour que le domaine d’Orvès, qui avait traversé les siècles précédents, y perde son âme. Déboisé, dénaturé, désolé... c’est par la patience, par l’amour qu’il fut sauvé. Qui d’autre qu’un artiste aurait pu y parvenir aussi puissamment ?
Plus avant dans le XXème siècle, une autre guerre menaçait le domaine, la guerre menée au nom de la modernité : celle des lotissements, de l’urbanisation galopante, guettant dangereusement ses prairies.
Par amour encore, il fallut se battre contre l’absurde idée que personne n’aurait plus besoin, au long du siècle à venir, de la présence des grenouilles et des herbes tendres.
Dans les années 1990, une partie du domaine fut ainsi classée à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques, envers et contre la bétonisation.
Toujours sauf, Orvès crie pourtant de toutes ses forces qu’il n’appartient pas à notre temps pressé, à notre idée fixe de rentabilité de l’instant. Une communauté d’Amis dévoués lui consacre de son temps, aide la famille à le soigner, à le partager sous son meilleur jour. Grâce à elle, Orvès reste un Jardin remarquable, qui ouvre généreusement ses portes lorsque s’annoncent les beaux jours. Soigné mais peu domestiqué, le jardin s’accorde aux saisons comme une petite musique percerait le secret du moment.
Dans la maison-atelier du peintre Pierre Deval
Cette musique, de Chopin ou de Bach, se poursuit à l’intérieur de la bastide, au son de l’un des pianos qui trône dans le Salon et se souvient qu’Henriette, la femme du peintre, jouait pour ses hôtes. Albert Marquet, Willy Eisenchitz, Pierre-Jean Jouve et d’autres furent reçus au domaine, partagèrent les longues tablées d’été, inévitablement piqués par les moustiques.
Si les extérieurs sont régulièrement ouverts au public, la maison, l’atelier de Pierre Deval sont le véritable jardin secret d’Orvès. Y demeurent les objets de la vie quotidienne de l’artiste et bien sûr, ses tableaux : des dizaines de portraits, de nus féminins, des souvenirs de plage et de paysages des environs...
Cette exposition nous donne l’occasion exceptionnelle, sur l’aimable invitation de Françoise Darlington, la fille de l’artiste, d’explorer le vaste royaume du peintre et pourquoi pas, d’acquérir l’une de ses oeuvres.
Pierre et Henriette Deval, dès le moment de leur rencontre avec le lieu au printemps 1925, furent fidèles à Orvès jusqu’à la fin de leurs jours. Est-ce leur esprit qui continue d’habiter le domaine ou bien Orvès, riche de son histoire, de son terroir, a-t-il murmuré à l’oreille de l’artiste? Peut-être est-ce l’histoire d’une rencontre providentielle, d’une heureuse symbiose entre un artiste et son domaine?
Il ne tient qu’à vous de percer le mystère.
Nous vous donnons rendez-vous au Domaine d’Orvès, pour découvrir les oeuvres de Pierre Deval, du 8 au 11 mai prochain.
