Nouvelle publication : Le catalogue raisonné d'Alfred LOMBARD
Alfred Lombard, peintre provençal de la modernité
La publication de cette monographie suivie du catalogue raisonné de l’œuvre peint d’Alfred Lombard propose enfin aux collectionneurs et amateurs du peintre provençal un ouvrage de référence. Issu d’un long travail de recensement de ses travaux, mené par Giulia Pentcheff, ce livre permet de mettre en lumière le parcours inédit de Lombard, du fauvisme à la décoration murale. Figure majeure de la modernité en Provence, le peintre tente d’insuffler une nouvelle dynamique culturelle dans la cité phocéenne au début du XXe siècle, guidé par un idéal pictural singulier, ne pouvant être rattaché à un seul mouvement artistique.
Issu de l’union de deux familles typiques de la bourgeoisie d’affaires marseillaise de la Troisième République, Alfred Lombard se dérobe à son avenir, contrevenant aux prescriptions paternelles, en choisissant la voie de la peinture. Tournant le dos à l’Ecole des beaux-arts, il lui préfère le compagnonnage vivant de l’atelier, celui du marseillais Alphonse Moutte, où il fait ses premières armes. Encouragé dans sa vocation par le poète Joachim Gasquet et son épouse Marie, bienveillants aînés, c’est dans leur demeure provençale de Fontlaure qu’il fait son véritable apprentissage, à l’ombre de la légende cézanienne. Il y berce son idéal artistique de poésie, de musique et d’amitié fraternelle.
Lombard est pour la première fois admis au Salon d’Automne en 1905, l’année de la déflagration Fauve. Il compte parmi les jeunes artistes dont les critiques de la capitale suivent attentivement les envois et les progrès. Une exposition à la galerie Rosenberg en 1914 le révèle, augurant une brillante carrière.
À Marseille, sa ville natale, il tente d’ouvrir une brèche. Le Salon de Provence en 1907, puis les Salons de Mai de 1912 et 1913 dévoilent du jeune artiste l’ambition de réveiller la vie culturelle de la cité phocéenne, de se poser en animateur susceptible d’ouvrir la voie à l’art vivant, dans une perspective pluridisciplinaire et le respect d’un idéal haut perché, qu’il partage avec celui qui restera le confident de toute une vie, d’homme et d’artiste, Pierre Girieud.
Alfred Lombard : les grands paquebots et la peinture murale
Cependant la première guerre met fin pour sa génération à cette période bénie. L’insouciante et enivrante jeunesse est révolue, comme le temps où tout était possible. Lombard ayant perdu père et mère pendant le conflit, sa vie d’homme s’ouvre lorsque précisément tout est à reconstruire. Son immense culture le conduit à se tourner vers une « modernité classique ». En réaction à l’abstraction, il se réfugie dans la grande tradition latine de ses origines et sa deuxième et dernière exposition personnelle à la galerie Druet, à Paris, rend compte de cette évolution.
A la fin des années 1920, l’architecte Pierre Patout construit pour l’artiste une résidence atelier à Boulogne, qui figure parmi les bâtiments emblématiques de la période Art Déco du patrimoine architectural de la ville. Aux côtés de Patout, Lombard participe à de grands chantiers marquants comme ceux des paquebots Atlantique et Normandie et, à la veille de la Seconde Guerre Mondiale à la grande Exposition Internationale des arts et techniques de 1937. Il y met en application ce qu’il pressent avant de le théoriser : la peinture murale constitue un monde séparé presque en tous points de celui de la peinture de chevalet. Sur ce postulat, un vaste univers pictural, qui avait longtemps été supplanté par l’égocentrique tableau de chevalet, reste à explorer, au regard de l’architecture, dont il est par nature indissociable, et dans ce contexte précis, de l’architecture moderne en plein avènement. Nous touchons là au cœur des découvertes plastiques de Lombard, qui parvient à un tournant majeur dans sa pratique dans les années 1930. En marge du débat, il développe un point de vue original sur cette question, joignant la forme au fond dans des expérimentations plastiques. Il s’était d’ailleurs déjà intéressé à une possible renaissance de l’art de la fresque dès 1912. Certaines de ses conceptions murales se communiquent ainsi à l’ensemble de son œuvre. Le rythme, voilà ce qui désormais conduit la symphonie du tableau, entre équilibre et résonances. La musique comme le théâtre et la littérature auront été d’autres passions de Lombard, d’autres éminents langages animés d’une vie propre, insolite et autonome, comme la peinture. Ce langage peint, il convient de le pénétrer, de le lire aussi intelligiblement qu’une page de littérature.
Un engagement tout entier pour la peinture
Libéré de toute préoccupation mercantile, hors de tout circuit du marché de l’art que l’intransigeance de son caractère lui commande d’abhorrer, Lombard s’adonne à une recherche pure, n’ayant d’autre but que la poursuite de son idéal : transmettre ce qui l’habite au moyen d’un langage transcendantal, le traduire par le truchement de rythmes, de tons, de lignes, des ressorts propres à la communication visuelle bidimensionnelle, choisis avec à la fois soin et intuition. Explorer les confins du langage pictural, sa réception.
Cette monographie, suivie du catalogue de l’œuvre peint de l’artiste, rend compte d’un parcours inédit au cœur de l’aventure de l’art du XXème siècle : celui d’un artiste qui, s’il ne fut pas sourd aux grands bouleversements de son temps, fut davantage séduit par une réinterprétation de la tradition que par son annihilation, tentant notamment, au terme de ses expérimentations plastiques comme de ses réflexions, d’ouvrir une voie nouvelle à la peinture, à l’appui de l’étude des spécificités de l’art mural.
RENCONTRE
DU 13 AU 16 SEPTEMBRE 2019
GRAND PALAIS, PARIS
Le livre sera présenté en avant-première par Giulia Pentcheff à l'occasion de la Biennale Paris 2019 sur le stand de la Galerie Alexis Pentcheff (B33).
Historienne de l’art, auteur et galeriste, Giulia Pentcheff se consacre depuis plus de dix ans à l’expertise et à la redécouverte de peintres provençaux. Elle est l’auteur d’une importante monographie dédiée au travail de Joseph Inguimberty publiée en 2012. Giulia Pentcheff fonde en 2009 aux côtés de son mari, la Galerie Alexis Pentcheff, située au cœur du centre ville de Marseille. La galerie d’art a organisé depuis cette date plus d’une trentaine d’expositions temporaires et a participé à plusieurs événements professionnels d’envergure internationale comme la BRAFA (Bruxelles) ou la Biennale Paris. Elle est régulièrement sollicitée pour ses compétences dans l’organisation d’expositions consacrées à la peinture provençale.
Pour recevoir plus d'informations sur cet événement, merci de bien vouloir envoyer un e-mail à a.pentcheff@gmail.com.
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